Lancé en juin 2015, le projet d’exception qu’est la ligne d’interconnexion électrique entre la France et l’Italie avance à grand pas ! En effet, de notre côté des Alpes, près de la moitié du chemin a d’ores et déjà été réalisé. A chaque étape,  le marché unique européen de l’énergie devient une réalité de plus en plus tangible.

Un chantier sous contraintes

Rappelons que les 190 kilomètres de la ligne d’interconnexion électrique entre la France et l’Italie feront d’elle la plus longue liaison HVDC jamais mise en œuvre. Sur les 95 kilomètres côté France, les travaux ont bien avancé puisque ont été réalisés 50 % des opérations de génie civil, 40 % du tirage de câbles et 30% du montage. Une prouesse, sachant que les travaux sont soumis à des restrictions. L’emplacement de la ligne étant presque essentiellement situé sur le tracé de l’autoroute entre les deux pays transfrontaliers, les équipes ne peuvent intervenir qu’entre les mois de mars et d’octobre, et sous certaines conditions en juillet et en août. Il leur est par exemple impossible de creuser de grandes tranchées à cette période.

Une réponse technique

A la tête du consortium de sept entreprises en charge de ce projet, Prysmian a réussi à contourner ces difficultés grâce à son offre de systèmes. « Nous ne vendons pas un produit seul, mais une solution clé en main, de la construction du câble à la livraison de l’installation, souligne Jawdat Mansour, Directeur Business Unit HV de la Région sud de l’Europe (France, Italie et Espagne) de Prysmian. Sur cette opération, les clients RTE et Terna nous ont exprimé leurs besoins de grande longueur mais aussi de réduction du nombre de jonctions. Des critères auxquels nous avons été en mesure de répondre grâce à notre capacité d’innovation. » La technologie de câbles souterrains de grande longueur en courant continu développée par Prysmian permet en effet de tirer des câbles jusqu’à 2 500 mètres, contre 900 mètres jusqu’alors.

Des services adaptés

L’aspect novateur de la proposition de Prysmian tient aussi dans sa capacité à s’adapter aux contraintes de chaque projet. Un transport spécial, via des véhicules Sherpa, a notamment été mis en place pour assurer l’acheminement des câbles entre le lieu de stockage et les chambres de jonction. Ces camions, capables de mouvements sur 360°, permettent de manipuler les tourets et de les emmener sur le site sans avoir à créer de piste. L’environnement et le confort des riverains sont ainsi préservés.

De nouvelles perspectives

Avec cette opération, c’est le futur marché unique européen de l’énergie qui est en marche.
Cette technologie va s’appliquer à toutes les futures liaisons d’interconnexion. Sans risque de perte de charge et ne nécessitant pas de maintenance, elle est déjà à l’œuvre sur la ligne France-Espagne et le sera dans les projets avec la Grande-Bretagne et la Belgique. « A l’horizon 2030, nous allons créer les autoroutes de l’électricité de l’Europe, conclut Jawdat Mansour. Ainsi nous pourrons faire transiter vers le nord de l’énergie produite au Maroc ou en Tunisie. En facilitant les échanges, on pourra éviter de mettre en route des centrales pour répondre à des pics de consommation d’une heure. » Sécuriser et optimiser la production et la distribution de l’électricité demeurent les enjeux principaux de cette ligne, dont la mise en service est prévue en 2019.