Comment avez-vous réagi lors de l’annonce du confinement le 17 mars dernier ?

Nous avons dû être très réactifs quand le confinement a été annoncé. Grâce aux mesures mises en place par le Gouvernement, nous avons pu disposer du chômage partiel. Cela fut de courte durée car mes équipes m’ont rapidement sollicitées pour revenir sur le terrain et nous avons donc relancé l’activité le 30 mars dernier sur le principe du volontariat.

Avez-vous mis en place des mesures particulières 

L’important étant la protection de mes salariés, j’ai mis en place des procédures précises.

Premièrement, on respecte tous les gestes barrières : 1 mètre de distance, lavages de mains réguliers et aucun contact physique. J’ai décidé d’ajouter à cela certaines dispositions. Je prépare chaque intervention à la minutes près afin qu’aucun client ou autre intervenant professionnel ne soit présent sur le chantier lors de notre venue. Nous avons également pris la décision de ne plus faire de co-voiturage afin de limiter les risques de propagation du virus.

Comment voyez-vous l’avenir de votre activité avec la situation actuelle ?

Pour la plupart, les industriels respectent le confinement total et ne produisent plus. Comme 80% des artisans qui ont repris leur activité, nous allons donc bientôt faire face à un manque de matières premières. Ce n’est qu’une question de jours. Nous travaillons actuellement grâce à nos stocks établis au préalable, mais ils s’épuisent de jour en jour et nous serons donc bientôt contraints de suspendre notre activité une nouvelle fois.

Le chômage partiel est une bonne aide développée par le Gouvernement, mais elle ne sera plus effective une fois le confinement levé. Néanmoins, notre activité ne pourra pas reprendre du jour au lendemain, il faut laisser le temps aux industriels de produire les matières premières dont nous avons besoin. C’est là que se pose la question du chômage technique en attendant que notre activité soit relancée.

Que vous inspire la situation actuelle d’un point de vue économique ?

Cette crise sanitaire aura un réel impact économique. Je pense que les entreprises avec une trop petite trésorerie auront du mal à survivre. Nous allons surement vivre une crise économique rappelant des souvenirs de celle de 2008. Je l’ai vécu en tant que salarié il y a 12 ans, aujourd’hui ce sera en tant que chef d’entreprise, mais je suis prêt.